CHAPITRE 6

Il y a un certain nombre de choses à ne pas faire dans le Hall, se disait Le Moyz.

 Par exemple déjeuner dans une auberge du coté du Centre du Monde sans penser à désinfecter chaise, table ET nourritures, sous risque de battre le fameux record de sprint "table-lieu d'aisance", aujourd'hui encore détenu par Nictalope. Ce qui le mena fort loin.

Ou encore penser à aller chasser avec les Enragés sans s'imaginer trois secondes que l'on ne finira pas, dans le grand nuage de poussière bastonnante qui englobe les dit trolls, en dégât collatéral d'un CDB bien senti qui, bien que destiné au coin d'autre chose, se retrouve malencontreusement au coin de ta bouillasse. Avec l'option "retour bronzage" en sus…

Tout comme de parler en plein combat à Dantag Junior de la perte de l'armure de son père sans que cela se termine dans de grands cris horrifiés finissant généralement sur un roulage à terre, les yeux exorbités, la bave aux lèvres et la crise de tétanie approchant. Le tout sous un souffle

"Mon prééééééciiiiiiieu…Moooooooon Préééééééciiiiiiiieu…"

 Ou bien de jouer à troll perché sur les bords de Carmine avec Raspoutine, en imaginant deux secondes qu'il y aurait possiblement une autre sortie que de se jeter dans le vide. Et que, sous le regard rouge braise du communistroll, finalement oui, on se rendait compte qu'il y avait deux échappatoires:

La mort lente ou la mort douloureuse.

Mais tout cela n'était rien face aux deux terribles dilemmes qui effrayaient toujours Le Moyz.

 A savoir pisser contre le vent. Ce qui nuisait généralement soit aux bottes, soit au teint (Si si, au teint. Car, dans une longue chute de 40 cavernes, l'envie pressante n'est pas toujours d'une évidence pratique…), et laissait comme une vague odeur résiduelle qui n'attirait pas mal de déjeuner sur pattes mais pas la sympathie du promeneur.

 Et ne rien avoir à faire d'autres que d'attendre un compagnon de bastonnade.

Et ca, Le Moyz n'aimait vraiment pas.

Il devait se poser sur un bout de caillou et, dépourvu d'activités satisfaisantes, Le Moyz commençait à utiliser sa boite crânienne…

Et ca, Le Moyz n'aimait vraiment vraiment pas.

 Le Moyz avait tendance à penser à son enfance dans ces cas là.

On ne peut pas dire que Le Moyz eu une enfance heureuse.

Sa famille avait tendance à être très à droite. Très à droite du Hall. Là ou, au Nordikhan, la vie aurait été peut être plus agréable, la famille du Moyz avait préféré le Sudhisthan (Oui, et non pas l'oxhidan…).

Les traditions familiales étaient fortes. La bannière devait être respecté. Cette même bannière, rouge avec un grande croix bleue et blanche en son centre, sur laquelle glissait une grosse douzaine d'étoile, qui était sortie à toute les fêtes de gluages ou, autour d'un grand feu de bois, on mettait de grandes toges blanches avec des chapeaux pointus en dansant autour des viles femelles attachées à une grande croix de bois, et attendant avec impatience le sort purificateur qui scellait, heuuu, des parties anatomiquement non référencables auprès des enfants…

 Le Glu Glu Clan était craint et haït de par le Hall.

 Sa famille n'aimait pas le Moyz. Il était le seul Tomawak dans un lignage de Skrim, et venait rompre des génération de perfection génétique. Pour un tant soit peu que perfection et skrim puisse être mis ensemble dans une même phrase.

Ce dont Le Moyz doutait tout les jours en voyant ses parents, frères et sœurs.

D'un autre coté, Le Moyz n'aimait pas sa famille.

il faut dire que le dure apprentissage du combat à travers quelques séjours linguistiques du coté de La Liche, quelques échanges confraternaux chez les mégacéphales et, summum des vacances d'été, camping au centre d'un cratère, accompagné du doux bruit des essaim avait une tendance à déprimer Le Moyz.

Le Moyz portait beaucoup d'intérêt à ses uniques compagnons ayant un tant soit peu de discussion et de tendresse.

Car les monstres étaient tendres avec Le Moyz.

Tout le temps, ils voulaient plein de câlins, avaient une tendance à vouloir jouer à cache-cache ou colin-maya  (si si… avec du Colin…). Et finissaient par se casser à la fin.

Les jouets du Moyz n'était pas solide.

 Jusqu'à l'arrivée de Fifi…

 Fifi…

Le Moyz pensait à lui avec beaucoup de tendresse.

Il l'avait trouvé par hasard, au coin d'une partie de troll perché avec un shaï entreprenant.

Celui-ci avait d'ailleurs fini effectivement perché… Enfin, partiellement.

Disons que la tête l'était, c'était une évidence.  Le Moyz n'avait pas réussi à retrouver le reste de son corps.

Bref…

Il tomba sur ce petit bout de monstre tout mignon, tout seul qui, s'il ne dévorait ce qui aurait pu ressembler à un reste de Shaï, aurait donné l'impression de pleurer.

Le Moyz fut conquis par cette frimousse pleine de dents et de cornes.

Il l'accueillit et le prénomma Fifi…

Fifi…

Assit sur son cailloux, Le Moyz sentait les larmes lui monter aux yeux…

Le Moyz n'aimait vraiment pas ça…

 Fifi et lui passèrent de belles années ensembles. Le petiot avait grandi… Et était devenu un poil grand. Du genre à pouvoir lui monter sur le dos à une dizaine et se faire transporter à pas cher dans tout le Hall.

L'idée avait d'ailleurs effleuré Le Moyz qui, quand il la proposa, trouva une fin de non recevoir de la part de la plupart de son clan.

Il parait qu'un Balrog ne se montait pas, se dressait encore moins, et avait tendance à becqueter ses clients en cours de route…

Enfin, Le Moyz cru comprendre cela.

A la présentation de Fifi au Glu Glu Clan, une grande partie de l'assemblée eu l'idée grotesque de voter un séjour en groupe à Aqualand, prenant effet dans l'immédiat. La salle fut vide avant même que l'air pu remplacer le vide des occupants.

 Le Moyz ne comprenait pas. Fifi était tout mignon.

 Il avait certes tendance à croquer quelques grottes par ci par là, élargissant du coup certains volumes, mais rien de bien méchant. Lorsque l'on ne restait pas trop dans le coin pour se ramasser ce qu'il restait de plafond sur le coin du bwork.

Il faisait le bonheur de moult vétérinaires chanceux. Chanceux généralement d'être boulotter en un seul morceau… fifi avait parfois tendance à laisser trainer des morceaux de déjeuner encore un poil vivant au quatre coins du village.

Ce qui avait tendance à déplaire. Allez savoir pourquoi.

 Longtemps Le Moyz pensa que Fifi l'aimait comme un père…

 Mais Le Moyz eu un jour une révélation.

Comme un coup de tonnerre un jour de pluie sans pluie.

Comme un kalvok dans une tasse en fer sans kalvok.

Comme un ouragan, qui passait sur… euuuuuh non…

 Mais une révélation…

 Fifi n'était pas Fifi… Mais Fifine…

Et elle ne l'aimait pas comme un père, non…

Manifestement non…

Ah non…

Nononon…

Encore aurait il pu se tromper…

Mais là non…

Fifine y avait mise les formes pour lui faire comprendre…

mais Le Moyz ne pouvait résoudre à accéder à ses avances…

C'est gros une balrog… Et vorace, qui plus est.

Catégorie Mante religieuse ou j'te boulote à la fin.

Et Le Moyz, il aimait être bouloté. Tout au plus mâchouiller, à la rigueur. mais pas bouloté... Mauvais pour le poil, ca.

 Fifi avait mal pris la chose. Et elle était partie…

 le Moyz s'était à nouveau retrouvé seul, avec sa solitude solitaire.

De cette époque, Le Moyz parcourt le Hall, avec l'espoir de retrouver un jour Fifine au coin d'une caverne.

Le Moyz avait le cœur emplit de regret…

Il alluma un nouveau Co'hiba…Peut être les volutes de fumées atténueraient elles sa peine…

 Il était déjà tard. Et Chewing venait d'arriver.

 Le Moyz se drapa  de son assurance, se leva, et se prépara au combat qui l'attendait.

 Chewing était un valable adversaire… Il avait déjà proposer de payer pour gagner…

Et Le Moyz aimait ça…

Le combat s'était bien passé…

Le Moyz, comme a l'accoutumé, avait subit là une magnifique victoire en forme de défaite…

Et oui…Car Le Moyz ne connait pas la défaite, bien sur…

Cela avait commencé très sobrement… Le Chewing, engoncé dans son invisibilité toute visible ne pu résister à la petit glue. Un petit projo et le Chewing G était déjà à terre, priant, abjurant, se lamentant dans une douleur sans nom.

A moins qu'il ne soit en train de mourir de rire…

Les options restaient ouvertes sur le sujet.

Le Moyz aurait pourtant juré l'entendre le supplier de l'épargner… Et cela aurait été normal après tout. Tout le monde supplie Le Moyz…

Enfin, tout le monde… peut être pas… le Moyz avait bien connu quelques trollettes suppliantes, mais pas pour les mêmes raisons.

Le Moyz ne pouvait se résoudre à achever directement un être défiguré, à terre, et larmoyant…

Le Moyz avait des principes. Il était pour l'égalité dans la souffrance. Un Chewing agonisant était plus utile qu'un Chewing mort…

Le Moyz ralluma son Co'Hiba, qu'avait éteint le souffle de son projo, en réfléchissant… Qu'allait il faire pour le coup…

Le Laisser vivant?

Le laisser souffrir?

Le laisser vivant et souffrir peut être…

Dilemme dilemme… Il jeta un œil sur le futur cadavre du Chewing pour v…

Mais ou était il passé?

Un éclair d'incertitude passa dans le regard du Moyz… L'avait il fait disparaitre sans le vouloir?

Le Moyz avait il pulvériser son adversaire par la simple force de son esprit?

Possible…

Mais alors, qu'était ce nuage de poussière qui arrivait avec toute la menace que peut avoir un grain de poussière. Enfin non. un grain de poussière, ca va. C'est plutôt tout plein de grains de poussière qui avait tendance à être inquiétant.

Et là, il y avait beauuuuuuuuucoup de poussière…

Et de la poussière qui mordait!!!!! Foutredieux!!!

Le Chewing était au milieu de ce tas. L'absence de douche avait des effets vraiment désagréables sur le chewing.

A l'odeur, Le Moyz aurait du voir venir le coup.

Il esquiva tant bien que mal, se mit à danser.

Et hop!!! Moonwalk d'esquive, pas chassé de fui…de retraite réfléchie, petit entrechat de départ précipité, esquive du bas ventre (petit besoin naturel), petit projo qui fait mal(ou pas), saut périlleux arrière (suite à une grosse tatane) et pour finir une petite gigue de camouflage… le Moyz s'en sortait pas mal.

Il avait bien fait de prendre des cours de danse auprès de Malicia, à cette époque reculé ou il abreuvait le Tonneau de GG et de clavok.

Cela lui avait bien servi pour le coup.

Quel classe ce Moyz…

Bon, il faisait le point…

Le Chewing allait mal. Il ne lui restait que la moitié de sa vie. Il le sentait.

Le Moyz était aux taquets, il devait lui rester au moins 3PV…

Facile…

Tranquille…

Comme à son habitude, sentant la mort de son adversaire proche, Le Moyz lui proposa de laisser sa vie sauve moyennant quelques Gigots…

Le Chewing, trop heureux de pouvoir s'en sortir à si bon compte accepta l'offre immédiatement, bien entendu.

Mais quel bande de vendus, ces trolls…

Le Moyz adorait faire des combats si rémunérateur…

Cela lui rappelait l'époque ou, à peine 18 mouches passées, il combattait à mains nues dans les arènes de paris du Nordhikan.

Quelle belle époque!!! Une époque ou l'on pouvait tranquillement se faire délatter l'arrière train avec panache tout en buvant une p'tite mousse, quand on ne se la prenait sur le coin de l'œil balancée de l'autre bout du bar.

Ce qui avait tendance à ne pas servir à grand-chose d'autre que d'en commander une deuxième en obligeant son voisin de droite à payer la première.

D’où la nécessité de rester le plus possible à la gauche de quelqu'un. Quitte à lui arracher le bras droit pour cela…

"Le Moyz? A ta droite??? Mais elle est ou ta droite??? Pour l'instant, y'a un mec là bas qui semble jouer au crocket avec, jveux pas dire…"

Et qui forcement amenait à une discussion plus civilisé ou les verres servaient de négociateurs pacifiants, les tables de boucliers et les miroirs de… miroirs…

Une belle époque…

C'est à ce moment que Le Moyz avait découvert le D'Jack D'Anield's. Breuvage extraordinaire, à peine frelaté, particulièrement goutu et potentiellement considéré par beaucoup comme, trop bien utilisé, une arme de destruction massive.

Un tonneau de bière, ca avait soit une tendance à se faire vider; soit une tendance à faire pisser… Généralement les deux allait de paires…

Un tonneau de D'Jack D'Anield's faisait à peu près la même chose. Sauf que, si tu le laissais trop longtemps à la lumière et à la chaleur, il avait comme une tendance à vouloir s'échapper tout seul, de préférence en faisant de gros dégâts à la ronde.

D’où une certaine tendance de certains taverniers à s'acheter un coffre approprié, du genre rembourré avec des plaques d'acier dedans. Et dehors. Et autour. Le tout enfermé en cambuse. Et au sous-sol si possible, sous la surveillance d'au moins un troll.

De n'en prendre que peu de bouteilles, et pas un tonneau. Format carré la bouteille. Soyons pragmatique, plus facile à stocker, et plus résistante à la dissolution. (Et oui. beaucoup disent que le D'Jack D'Anield's possède une vie propre. Mais peu de réflexion. Une bouteille ronde laisse peu de place à celle-ci. On attaque soit le goulot, soit le fond… Mais une bouteille carré, hein!!!! De quel coté on doit commencer???)

Et surtout, SURTOUT, l'interdiction d'en fournir a un quelconque éleveur de dragons, sous peine de perdre une partie de la région.

Vous vous souvenez de Carmine? On vous a menti… Un météore n'est pas tombé… Ce jour là, Le Moyz ramenait son stock personnel, propre à sa consommation, du coté de chez lui. Sous forme d'un petit convoi de 4-5 tonneaux… Et il rencontra un petit groupe de dragons…

Si Le Moyz couru plus vite que son charriot, c'est uniquement parce qu'il savait que là, bah, il allait peut être sacrifier un peu de son temps pour voir s'il faisait encore le 100 caverne en moins de 10 mundiday. Il lui en fallu à peine 4.

Ce que ne savait pas les dragons, par contre, c'est que l'on n'ouvre pas n'importe quoi en crachant dessus. Surtout si le n'importe quoi en question à coutume de se laisser carboniser en carbonisant aussi ce qu'il y avait autour.

Du coup, y'a eu comme un trou au milieu du Hall…

Le Moyz s'en voulait toujours d'avoir perdu autant de si bonnes boissons. Le D'Jack D'Anield's, ou en a ni trop ni pas assez. Et l'on est serein après en avoir bu, généralement. Avant, c'est plutôt l'angoisse qui prime. Le D'Jack D'Anield's ne se serine pas. D'ou son surnom "ni trop ni serine"

Bref…

Tout cela était loin…

Il était temps pour lui de partir à la Tribaston.