On dit parfois qu'il n'y a pas de Paradis pour les trolls... Qu'il n'y a que le soleil de la surface pour ceux qui viennent de tomber.
- Nõn, jé né véûx plûs rétõûrnér àû sõléïl, hurlà un troll d'âge mûr au soleil.
Il y eut un grand craquement inaudible, une sorte de distorsion du temps et de l'espace qui étira son âme (car les trolls ont une âme quoiqu'ils en disent) et la projeta dans un ailleurs.

Je ressentis la noirceur qui se tapissait partout dans l'obscurité.
Au milieu d'elle, se dressaient 4 présences divines qui étaient de nature trollesque mais avec un soupçon de grâce et d'intelligence en plus.
D'un bond spirituel, je se projetait vers le grand espace bleuté qui flottait nulle part au loin.

Aussitôt mon âme fut glacée par un grand frisson, gelée presque sur place, devant tant de raideur inflexible, de solennité rigoriste et obtuse. Devant moi se dressait une masse de muscles bardée d'une armure de glace et de de mitrill qui brillait d'un éclat bleu-vert.
- Và-t-én Sûppôt dû Chàõs! Tû n'às qûé cé ké tû mérïtés. Ïl n'°y° àûrà pàs dé pàràdïs põûr tõï!
- Sõït! lui ricanai-je au nez.  Jé né t'àï jàmàïs àïmé ét tû n'às jàmàïs àccépté mà lïbérté. Un grand vent froid se leva de nulle part et emporta mon âme vers un espace ennuagé de vapeur.

- Splochhh! J'attéris dans une grosse masse gluante et verte, un peu comme de la bave de limace géante mais en plus laiteux.
Je manquai de me noyer mais par un reflexe incongru et inintelligible, je me m'y à nager.
- K'ést cé ké c'ést ké çà? me demandai-je en goutant la substance saumâtre.
- Béûrk, dû spérmé dé trõll! Põûàhh!, recrachais-je vivement.
Au loin, il y avait comme des îles. A la réflexion je me demandai de quoi pouvait-être composée ces îlots. Je nageai vers les îles et je m'aggrippai au premier rocher qui passât à porter et je m'essuyai les yeux. Au large il y avait une grande île et de là s'élevait un vacarme assourdissant, capharnaûm de cri de surprise, de grognements outrés ou amusés et de râles, de toute sortes, dans toutes les gammes.
Et au milieu de çà, il y avait une ombre qui se déplaçait à une vitesse incommensurable dans un sifflement aigu, s'arrêtait quelques secondes, devant la trollette qui s'immobilisait alors. Puis une fois qu'elle était bien soumise, il s'agitait dans tous les sens tout autour d'elle. Et quand le nouveau tintamarre de cris venaient s'ajouter au brouhaha indescriptible, il la recouvrait d'une  marée gluante et bleuâtre...
Soudain, il me vit. Il arriva sur moi en un clignement d'yeux, m'assomma d'une claque magistrale aussi forte qu'un coup de boutoir. Puis il y en eu une seconde plus faible mais plus terrible qui m'envoyat au loin dans l'espace et dans l'inconscience.

Je me réveillai au milieu d'un amoncellement d'os bien récurés. Tout au milieu ce dressait une trollette magnifique avec un sourire enjoleur mais carnassier, de grands yeux verts, langoureux, séducteurs et avides, un corps puissants et musclés mais sculptural.
- Hûm tû és sàlémént àmõché mõn fïls. Ét tû és tõût glûànt. Tû às réncõntré lé Dïéû dû Hûm ?
Je n'eus pas le temps de répondre. Le temps venait de s'arrêter : sa bouche s'ouvrit en une grande gueule démesurée qui s'étendit avec une lenteur monstrueuse et terrifiante. Puis il accéléra de nouveau; et d'un geste foudroyant, elle se projeta en avant et me happa.
- Tû às fàïllï mõn Fïls! Tû t'és égàré dàns ûné võïx kï n'à plûs ïntêrêt. Tû às ïrrïté lé Dïéû Dû Frõïd à dé nõmbréûsés réprïsés, flïrtés àvék lé Sõmbré à dé trõp nõmbréûsés õccàsïõns. Méûrt dõnc, pûïské tél ést tõn désïr.
Il y eut un moment sombre, puis je la vis qui recrachait mes os qui se mélangèrent au gros tas qui formait sa couche.

Mon âme triste erra un long moment, se posant des questions sur son avenir, si elle allait rester là à jamais. Puis elle aperçut un grand feu qui brillait mille fois plus que le soleil de la surface.
Mais là, où le soleil de la surface vous brûlait et faisait naître des cloques qui grossissait jusqu'à la peau se décolle des os, régnait une douce chaleur réconfortante. Deux gros dorés brillaient dans la nuit sans étoile derrière le feu.
- Sõït lé bïénvénû. Lés dïéûx n'õnt pàs été bïénvéïllànts à tõn égàrd.
Mõn âmé n'ést pàs màûvàïsé, ché né võûlàïs ké m'àmûsér, màïs lés trõlls, àûtïstés dé tõût põïl n'õnt pàs cõmprïs.
- Décïdémmént nõs énfànts n'õnt pàs d'hûmõûr ét ïls sõnt bïén càsànïérs ét õbtûs.
- Õûï, ïl fàût mïéûx rïré d'éûx én sé càchànt, pàrcé ké tû né càchés põïnt ét ïls s'émpréssént d'éssà°y°ér dé ré-édûkér à grànd cõûp dé - Sõït!  rugit-il dans un brusque flamboiement d'yeux, dans un feuleument brillant de félin.
- Ché né véûx sérvïr pér...., protestai-je
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase. En un milième de seconde, je fus changé en un caillou et projeter dans l'espace à une vitesse faramineuse, trop vite pour que je note mon trajet ou ne comprenne ce qu'il m'arrive à part que quel part j'avais bien compris que j'étais une sorte de comète.

Quelques minutes, ou heures plus tard, je sentis la chaleur augmenter autour de moi, mon corps de pierre s'enflammer. Mais cela ne me faisait rien, si ce n'est du bien. Etre tranformé en torche humaine. Quel Pied !
Puis il y eut un grand choc contre quelquechose de dur. Je frottais pendant un temps qui me parut interminable le long de l'objet, avant de m'assomer en rencontrant le sol.

- Grrrrr! rugit quelquechose en agitant un chiffon noirci grand comme un drap!
Il s'approcha à grand pas, en faisant trembler la terre. Il se pencha sur son Chaudron, l'observa avec un air inquiet, le retourna dans ses grandes paluches puis explosa.
- Wõûàhhhh. Là Ràflûré!!!! Pûtàïn Kévïn t'às vû là ràflûré!
Il se jeta sur moi et m'attrappa par la peau du cou.
- Crétïn dé Tõm, t'às vû cé ké t'às fàït à mõn béàû chàûdrõn én õr ? Là Ràflûré ! T'às vû là ràflûré ? K'ést-cé ké t'às fàït? t'às décõllé én éssà°y°ànt tõn sàtàné prõjõ ????
Il me fixa droit dans les yeux.
- Né révïéns jàmàïs pàr ïcï Là Ràflûré! aboya Saurthonpaugnon le Forgeron en montrant bien ses dents ampuantis d'une haleine à faire fuir même les mouches les plus coriaces.

Puis il m'envoya valdinguer au loin, d'un coup de pied formidable.
C'est ainsi que 25° jour du Rat du 7° cycle après Ragnarok, je fus renvoyé sur le hall parce que le Dieu Du Feu avait décidé que ma mission n'était pas accomplie, avec un nom qui tombait comme un poil de succube dans la potion de Hunelph Oôpomh