Les gestes désynchronisés. La respiration courte. La sueur au front. Le regard fiévreux. L'air hagard. Le trõll se tourne et se retourne en toutes directions, mu par une inquiétante pulsion qui semble tenir autant de l'instinct de survie que de l'angoisse la plus profonde.
Longtemps, il bouge, tremble, tournant la tête dans tous les sens, en quête de qui sait quoi - un repère ? Une direction ? Un souvenir ?
Puis, très lentement, il s'apaise, ses gestes se font plus lents, son tremblement se calme. Son regard se fixe, se tourne vers l'intérieur. Là, si on était juste à côté de lui, on pourrait voir ses lèvres former un mot, entendre comme un murmure :
" Fortomawak. Je dois trouver Fortomawak. Je dois rejoindre mes frères".
Puis, comme sortant de sa stupeur, d'un pas tout à coup assuré, le trõll se met en route.
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